Et si, plutôt que de systématiquement mettre en concurrence bien-être traditionnel et médecine universitaire, nous apprenions à profiter de l’infinité d’ouvertures que leur alliance procurerait ? Le questionnement parait légitime.

Il semble que dans beaucoup de situations, ces différentes pratiques puissent être utilisées conjointement.

Chaque professionnel, intervenant en santé, peut être, au cours de sa carrière, appelé à se réinventer et à enrichir les techniques qu’il utilise. Bien souvent il s’agit aussi d’une manière de s’aligner à soi, d’être plus proche de ses aspirations.

D’une part, la neurologie permet une connaissance des mécanismes du cerveau humain. D’autre part, on sait désormais prouver scientifiquement que les pratiques méditatives ont une action bénéfique sur le cerveau. Dès lors, elles sont considérées comme une importante voie d’accès au bien-être physique et mental. Mieux se connaître, comprendre le fonctionnement du cerveau, mais aussi du corps, s’exercer régulièrement à la méditation, tout cela peut permettre de réduire considérablement le stress.

En France, Christophe André a été le premier psychiatre français à intégrer la méditation pleine conscience à ses pratiques hospitalières. La méditation pleine conscience n’est pas un procédé ésotérique, et si elle est associée à certaines formes de spiritualités (indiennes asiatiques, etc..), elle reste avant tout un outil qui a des répercussions physiologiques positives sur l’être humain.

Dans une société de mutations rapides où chacun s’accroche comme il peut à ses repères et ses certitudes, on a tendance à scinder notre existence en compartiments assez étanches. D’un côté le corps, de l’autre le mental, l’esprit. Savez-vous par exemple que la sérotonine, ce neuro-transmetteur qui régule la majeure partie des émotions, et dont le manque crée la dépression, se situe dans notre tube digestif ? Corps et esprit sont liés, qu’on le veuille ou non, pourquoi ne pas apprendre à les faire fonctionner conjointement ?

Il serait intéressant de se donner le temps, régulièrement, de se poser juste pour ressentir, écouter, tous ces bouts de soi en nous, afin qu’ils puissent communiquer et « respirer » ensemble. Méditer laisse de l’espace pour soi, ce « Soi » qu’on ne peut appréhender qu’en prenant du recul, en observant ses pensées avec détachement. On y parviendra en se focalisant sur ses sensations corporelles, et en prenant conscience de cette infinité de parties qui forment un tout unique : Nous. Une véritable reconnexion à notre essence pendant laquelle on lâche les masques sociaux, la pression des obligations, l’urgence, et qui au final nous procure sérénité et apaisement.

Nous traversons tous des crises, mais gardons cette certitude que des moments plus favorables nous attendent, et dans ce labs de temps où nous devons malgré tout vivre, voire survivre, la méditation est sans nul doute un outil qui nous aidera à garder la cap.